Notre premier témoignage cycliste nous vient de Jean-Marc. Vous l’avez surement déjà croisé sur un vélo couché ou classique, lycra ou jeans, JM rallonge volontairement son trajet domicile-travail pour pouvoir profiter d’un long trajet en vélo. Lorsque JM vous parle de vélo, vous pouvez voir dans son regard toute la joie que ça lui procure. Est-ce que pour vous aussi le vélo ré-enchante vos déplacements ?
Un choix pragmatique au début
J’effectue quasiment l’intégralité de mes déplacements utilitaires à bicyclette depuis mon arrivée sur l’agglomération grenobloise, il y a de nombreuses décennies. À l’époque de mes études, quand il y avait encore une ligne de bus articulée qui faisait le trajet entre la gare SNCF de Grenoble et le campus de Saint-Martin-d’Hères, le choix du vélo m’a permis d’assurer mon indépendance totale en matière de transports pour un coût quasiment nul.
Lors de mon entrée dans la vie active, c’est le pragmatisme sur un trajet de 11 kilomètres d’Est en Ouest qui a fait pencher la balance au profit du vélo : liberté des horaires, durée constante des trajets (il y avait déjà des bouchons dans le centre de Grenoble à l’époque !) et fort gain économique (pas de participation de l’employeur dans le prix de l’abonnement de transport en commun, essence et entretien pour la voiture). Je n’avais même pas envisagé les autres critères utilisés en général de nos jours pour promouvoir l’usage du vélo en ville : la santé et l’impact environnemental. Depuis, le vélo m’a toujours accompagné dans mes déplacements quotidiens.
Le vélo à Grenoble, c’est presque banal
Prendre son vélo pour se rendre au bureau il y a plus de 20 ans était perçu (parfois mal) comme un acte militant voire rebelle. Aujourd’hui, c’est devenu un acte presque banal même si certain(e)s continuent encore de s’interroger (en pure perte de temps) sur la pertinence de ce mode de locomotion. Dans notre agglomération, le vélo fait partie de la panoplie des moyens de transport au même titre que la marche à pied, l’automobile ou les transports en commun. Par cet aspect des choses, les déplacements à bicyclette en prennent un coup : le côté militant disparaît, on perd un peu en originalité et on en oublie le charme de nos trajets cheveux au vent.
Du temps pour soi
Il faut donc ré-enchanter ces instants qu’on passe sur notre vélo, redécouvrir notre ville et notre environnement. Parfois, il suffit simplement de lever le nez en l’air. Mais il y a encore mieux et, pour cela, j’ai trouvé la parade absolue. Seule la bicyclette et dans une moindre mesure la marche à pied peuvent le faire : reprendre un peu de son propre temps. Certes, j’ai bien conscience qu’il s’agit d’un luxe inouï dans nos vies rythmées par des emplois du temps toujours plus contraints mais, promis, cela vaut la peine de tenter quelque chose.
Redécouvrir la ville et la nature
Au début, plutôt que de prendre votre chemin quotidien, vous pouvez opter pour un trajet passant par des endroits plus inhabituels : des petites rues tranquilles, des quartiers inconnus. Pour ceux qui peuvent, le must est une portion des voies sur berge, au plus proche de l’eau, avec une vue dégagée sur les montagnes. Essayez aussi de décaler vos horaires pour voir la ville et ses activités sous un autre angle, tentez de capter le lever ou le coucher de soleil sur les sommets enneigés, roulez la nuit sur les voies vertes à la lumière de vos phares pour surprendre par-ci par-là un lapin, un castor, un écureuil, quelque fois un serpent ou même un rat !
Votre trajet : une suite de petits bonheurs
Si vous ne souhaitez pas faire de détours parce que votre chemin est déjà tip-top, vous pouvez néanmoins transformer un trajet monotone en une suite de petits bonheurs. Pour cela, utilisez votre empathie et vos sourires. Pour s’en convaincre, il suffit de s’arrêter pour qu’une personne à pied puisse s’engager dans la traversée d’une rue. Une fois sa surprise passée, vous aurez droit à un « merci » (totalement anormal puisque vous vous contentez simplement de respecter le code de la route ;-) ), un sourire ou un petit signe voire les trois ! N’hésitez pas alors à glisser quelques mots : « bonne journée », « au plaisir », « de rien ». De même, lors de l’arrêt à feu rouge, faites un sourire à vos partenaires de sas vélo ou discutez du choix de la sacoche à pois ou de l’éclairage de fou dans les roues ! Vous apprendrez alors à vous déplacer de nouveau avec le sourire aux lèvres et ça, ça n’a pas de prix !
Texte de Jean-Marc. Grenoble.