Une discontinuité à la fois, commençons par Berriat !

Depuis 2018, le 3 juin est proclamé journée mondiale du vélo par l’Assemblée Générale des Nations Unies. À cette occasion, l’OMS rappelle que la marche et le vélo sont des éléments essentiels pour une vie en bonne santé, pour améliorer la qualité de l’air et la sécurité routière, et que cela requiert des infrastructures plus sûres.

Dans cette optique, notre territoire met en œuvre un schéma cyclable structuré par le réseau Chronovélo. Son déploiement est néanmoins trop lent au regard de l’augmentation de la pratique cyclable et des plannings initialement prévus.

discontinuité cyclable du cours Berriat

En particulier sur le cours Berriat, il manque une connexion d’environ 260 mètres entre la Chronovélo 2 (longeant l’Estacade en direction de la gare) et la Chronovélo 1 (sur le cours Berriat à l’est de Jean Jaurès). Ce tronçon manquant est déjà très fréquenté par les cyclistes malgré sa dangerosité. Relier ces deux Chronovélos qui voient passer entre 5 000 et 6 000 cyclistes par jour est un enjeu majeur. De plus, les 3 500 répondants au Baromètre des Villes Cyclables sur Grenoble ont demandé que cet axe soit aménagé en priorité.

Le projet de piste cyclable bidirectionnelle sur cette section a été délibéré, étudié puis présenté aux habitants et unions de quartier en juillet 2018. Pourtant, aucun chantier n’a été engagé et aucune nouvelle du projet n’a été donnée depuis.

projet d’aménagement présenté par la Métro en 2018

La sécurité des cyclistes sur ce tronçon est fondamentale et il y a une forte attente de la part des usagers. Nous souhaitons qu’une continuité sécurisée soit réalisée rapidement par les collectivités compétentes : Ville de Grenoble, Métropole et SMMAG. Dès demain, un aménagement peut être mis en place !

En cette journée mondiale du vélo, nous demandons que les discontinuités cyclables soit résorbées, à commencer par Berriat !

Contacts :
• Fabien Cazenave — Parlons-Y Vélo
• Johan Marconot — Alternatiba/ANV-COP21 Grenoble

Faites place aux vélos !

Communiqué de presse : 3ème édition de la Convergence Vélo Grenoble.

À l’initiative de Parlons-Y Vélo, Alternatiba Grenoble et l’ADTC – se déplacer autrement, et avec le soutien de nombreux collectifs locaux, une grande déambulation à vélo est organisée le samedi 14 mai : la 3e édition de la convergence vélo de la région grenobloise !

Cet événement est une invitation festive à expérimenter le vélo comme moyen de transport au quotidien. Huit cortèges sécurisés partiront de toute la région grenobloise et convergeront vers la place de Verdun à Grenoble, où ils arriveront vers 16h. Ces parcours conviviaux sont ouverts à toutes et à tous. On peut les rejoindre en famille, entre ami·e·s ou collègues, depuis leur départ ou à l’une des 42 étapes.

Convergence Vélo 2022

Le vélo est une solution de déplacement pragmatique, économique et efficace, notamment en milieu urbain et péri-urbain. Il permet à chacun d’entretenir sa condition physique, et sa pratique répond à la fois aux enjeux de santé publique et à ceux du dérèglement climatique.

La pratique se développe mais il reste beaucoup à faire dans la région grenobloise pour assurer la sécurité des cyclistes. Les carrefours dangereux et les nombreuses discontinuités cyclables requièrent une politique cyclable concrète des collectivités de l’aire grenobloise (SMMAG, Métro, Voironnais, Grésivaudan), tant pour éviter les accidents que pour permettre à des pratiquants moins aguerris (débutant·e·s, enfants, personnes âgées…) de rouler à vélo.

Nous invitons les habitant·e·s et les élu·e·s de toute l’agglomération grenobloise à nous rejoindre samedi 14 mai pour fêter le vélo, le faire découvrir à nos proches et ré-affirmer notre besoin d’infrastructures adaptées.

Traversée Grenoble-Fontaine : l’arlésienne

Le 8 septembre 2021, la Ville de Grenoble a pris un arrêté interdisant la circulation dans le sens Grenoble-Fontaine sur le pont Esclangon. L’objectif de la ville de Grenoble étant de faciliter la traversée du Drac pour les mobilités actives (piétons, vélo et PMR) dans un contexte où le pont du Vercors, sans leur être interdit, est fortement anxiogène sans passage sécurisé.

La voie Grenoble-Fontaine du Pont Esclangon étant fermée depuis quelques mois dans le cadre des travaux de l’A480, ceci n’a pas eu de conséquences sur la circulation car les automobilistes s’étaient déjà habitués. Néanmoins, cela a provoqué des échanges tendus entre les élus de Fontaine et Grenoble, tous bords confondus, essentiellement par voie de presse.

Parlons-Y-Vélo a jusque là gardé ses distances avec la polémique car nous préférons faire un travail de fond et monter un dossier complet et sourcé sur le sujet de la ChronoVélo entre Fontaine et Grenoble, plusieurs de nos membres étant des périurbains traversant tous les jours le Drac. Cependant nous ne pouvons pas rester sans réaction face à cette phrase de Franck Longo, maire de Fontaine :

Moi je le fais tous les jours [le trajet vers Grenoble, ndlr] et je n’emprunte pas le pont Esclangon — qui n’est pas du tout adapté aux vélos — ou le pont Vercors mais bien celui du tram car c’est le plus court chemin. Et sur la forme, je me fâche face au mépris affiché.

le Dauphiné Libéré, 19/10/2021

Ainsi, il appelle à manifester pour la réouverture du Pont Esclangon aux motorisés sur la voie Grenoble-Fontaine, ce mercredi 20 octobre.

Le plus court chemin, mais pour qui ? 

Si, pour Franck Longo, le plus court chemin consiste à traverser par le Pont du Drac, ce n’est pas nécessairement le cas pour d’autres usagers du vélo : par exemple, pour aller en direction du Polygone Scientifique depuis les digues du Drac ou depuis la TempoVélo actuelle, le plus court chemin passe clairement par le pont Esclangon ou le pont du Vercors.

Par ailleurs, parler de « plus court chemin » n’a que peu de sens. Certes, on tente parfois de minimiser la distance parcourue ainsi que les montées/descentes lorsqu’on pratique le vélo du quotidien, mais pas seulement ! Confort de roulement, largeur, partage ou non avec les voitures, visibilité et présence d’obstacles, sont autant de paramètres à prendre en compte pour des trajets à vélo sans stress ni prise de tête.

Imposer « son » plus court chemin relève d’un biais égocentré et d’une incapacité à envisager une solution préférable pour le plus grand nombre — ce qui, de notre point de vue, est surprenant de la part d’un élu local.

Le Pont du Drac, adapté à la pratique cyclable actuelle ?

Le pont du Drac  est une infrastructure d’un temps révolu — et de fait, le PDU 2030 prévoit sa reprise d’ici 2023 pour l’amélioration des mobilités actives.

Les voies cyclables unidirectionnelles sont actuellement très étroites, contraintes en hauteur et en largeur par la structure du pont et l’infrastructure tramway : certains modèles de vélos cargos et de remorques y circulent difficilement, et le dépassement est pratiquement impossible. Leur revêtement est bosselé, ce qui rend le trajet délicat (en particulier en période hivernale).  Les pentes côté Grenoble forcent beaucoup de personnes en moindre forme ou chargées à descendre de vélo lors du retour sur Fontaine. Et en plus de tout cela, les entrées / sorties des voies sont parsemées de potelets et de poteaux en tout genre qui font de cette traversée un vrai défi d’habileté.

Nous avions estimé avant l’été 2021 qu’au moins 1000 passages étaient réalisés chaque jour sur le pont du Drac. Nous n’avons pas de comptage officiel à disposition de la part des élus ; mais nul ne contestera que les goulots d’étranglement, d’un côté comme de l’autre, ne facilitent pas la tâche à tous les cyclistes souhaitant circuler entre Grenoble et Fontaine en empruntant ce pont.      

Le Pont Esclangon : une solution temporaire ?

Concernant la fermeture au trafic motorisé d’une voie de circulation sur le Pont Esclangon, l’argument principal de la ville de Grenoble est la sécurisation de la traversée pour les piétons et les cycles en l’absence des aménagements finaux sur le pont du Vercors (prévus par le PDU 2030 d’ici 2023, et programmés dans le cadre des travaux de l’A480).

Instaurer une traversée « mobilités actives » plus sécurisée pendant les travaux sur le pont du Vercors serait rocambolesque, alors qu’une voie du Pont Esclangon est fermée depuis de nombreux mois et que le trafic s’est stabilisé avec cette « contrainte ».  La traversée par le pont Esclangon permet également de compter sur la continuité directe entre la TempoVélo à Fontaine et l’arrivée sur un carrefour à Grenoble, dont chaque feu est équipé d’un doublon feu vélo en amont des feux voitures qui permet aux cyclistes de trouver un sas cyclable avant de pouvoir franchir l’intersection en toute sécurité.

Rendre public les études et les données : une priorité

Compte tenu des échanges virulents entre nos élus, nous souhaiterions que les débats soient dépassionnés et s’appuient sur des éléments factuels. 

Un itinéraire Grenoble-Fontaine, sécurisé et de qualité, est sollicité et nécessaire pour accompagner le développement de la pratique du vélo par les métropolitains de ce secteur. Parlons-Y-Vélo rejoint pleinement l’ADTC - Se déplacer autrement dans son communiqué de presse.

Cela fait des années que le sujet de la Chronovélo fait l’objet d’un passage de balle entre la ville de Fontaine, la ville de Grenoble et la Métropole. Dans les faits, Franck Longo s’est engagé à travers le Pacte pour la Transition pour le soutien du développement des mobilités actives. Dans le contexte actuel d’urgence climatique et de mise en place de la ZFE, son appel à « faire du bruit » pour la réouverture du Pont Esclangon aux motorisés dans le sens Grenoble-Fontaine n’est ni plus ni moins qu’un appel à l’usage inconsidéré et systématique de la voiture.

Nous en venons presque à regretter Jean-Paul Trovero qui, au moins, avait un accent sympathique quand il nous la mettait à l’envers ! 🙁

Fontaine : dégradation annoncée de la TempoVélo

Inaugurée début juin 2020, la Tempovélo va de la mairie de Fontaine jusqu’à l’extrémité sud du quai du Drac (rue de Chamrousse) via la rue de la Liberté, permettant aux habitants de rejoindre sereinement le réseau cyclable de Grenoble et alentours via le pont Esclangon et le pont du Drac. C’est un aménagement bidirectionnel de 3m de large qui a été pris en supprimant un sens de circulation automobile, à un endroit où il n’y avait aucun aménagement cyclable.

itinéraire Tempovélo à Fontaine (orange) et tracé envisagé pour la Chronovélo (pointillés jaunes)

Jeudi 8 avril s’est tenue une réunion d’information pendant laquelle la mairie de Fontaine a annoncé que la circulation motorisée sera rétablie à double sens d’ici l’été, ce qui est un vrai frein au développement de l’usage du vélo à Fontaine.

Au cours de la dernière année, nous avons interpellé les candidats fontainois lors des municipales, interrogé nos élus à chaque disparition de tronçon de la Tempovélo, et récolté différents sons de cloches sur la liaison structurante Fontaine-Grenoble. Il est temps de faire le point.

Continuer la lecture de « Fontaine : dégradation annoncée de la TempoVélo »

À Fontaine, un axe cyclable Est-Ouest pour relier Grenoble est indispensable !

Les travaux en cours sur le Quai du Drac à Fontaine ont provoqué l’interruption soudaine de la TempoVélo, suscitant de vives réactions parmi les usagers du vélo.

La TempoVélo est certes un aménagement provisoire, décidé dans une période de crise, mais elle fait suite à une demande de long terme et des études préliminaires sur les itinéraires possibles de la future ChronoVélo. L’été et la rentrée ont permis à de nombreux cyclistes de s’approprier cet aménagement confortable — que ce soit pour aller à l’école ou au travail, au marché ou chez des amis, les cyclistes fontainois craignent de voir disparaître cette piste d’une grande qualité.

Supprimer cette TempoVélo sans proposer immédiatement un nouvel axe apaisé serait un pas en arrière dans l’accompagnement de la pratique cyclable sur Fontaine, en obligeant les cyclistes les plus expérimentés à retourner dans le trafic automobile tout en invitant les plus vulnérables à renoncer à l’usage du vélo.

10 % des Fontainois font leurs trajets domicile-travail à vélo (source : INSEE 2015-2020), et l’usage du vélo continue à s’amplifier — sur la métropole grenobloise en général et sur Fontaine en particulier.

Au baromètre des ville des cyclables 2019, alors que Grenoble a décroché la première place de sa catégorie grâce à un réseau cyclable étendu et de qualité, Fontaine a obtenu une mauvaise note, reflétant la lassitude des répondants devant le manque de volonté politique pour accompagner ce mode de déplacement en forte croissance.

La mairie n’a fait aucun investissement les 20 dernières années, et bloque les projets sur les itinéraires de bon sens qui permettraient de rejoindre Grenoble.

baromètre des villes cyclables 2019

Ne revenons pas en arrière sur cet aménagement tant attendu : améliorons son fonctionnement en assurant la continuité avec le reste du réseau. Faisons de Fontaine une source d’inspiration en matière de déploiement pragmatique et rénovation de ses aménagements cyclables.

Samedi 17 octobre, venez pédaler pour le maintien de la TempoVélo !

Départ Quai du Drac / rue de la Liberté à 10h30, arrivée à la Mairie de Fontaine à 11h00.

Baromètre des villes cyclables, 2ème édition

Grenoble maintient sa première place, mais l’usage du vélo est encore freiné sur une grande partie de la métropole.

La seconde édition du baromètre des villes cyclables de la FUB a récolté près de 4700 avis de cyclistes sur la métropole grenobloise. Cette enquête permet aux cyclistes d’exprimer leur ressenti d’usage du vélo dans la ou les communes qu’elles ou ils pratiquent. Ainsi, 16 villes de la métropole intègrent le palmarès national 2019 (contre 6 en 2017).

Grenoble conserve la première place dans la catégorie des villes de 100 000 à 200 000 habitants, mais la politique cyclable du cœur métropolitain peine à sortir de la ville-centre avec un ressenti usager qui se dégrade dès la première couronne.

Parlons-Y Vélo remercie la FUB pour cette enquête ainsi que les répondants métropolitains, qui font aussi de Grenoble une des villes avec le plus fort taux de participation (22rep/1000 habitants).

Continuer la lecture de « Baromètre des villes cyclables, 2ème édition »